Ce désir me point

Comme dans Le nénuphar et l’araignée, paru en 2015, où elle interrogeait les peurs, Claire Legendre explore dans ce nouveau texte le désir dans tous ses états – désir sexuel, désir de plaire, de posséder, d’être possédé – qui souvent se rejoignent, en l’absence et en l’attente d’un amour. On ne peut sciemment pas ne pas vouloir être désiré et pourtant, à force d’habitude et de résignation, on en arrive parfois à s’omettre, à se retirer presque volontairement de la marche des jours. On aime, on souffre, on fuit, on erre ; on s’identifie à ce qui nous manque, jusqu’à ce que le désir se transforme en plaie béante, impossible à combler. C’est à l’écriture que revient alors de commencer à la refermer. Les courts chapitres qui constituent Ce désir me point viennent affirmer l’oeuvre de Claire Legendre, remarquable dans sa concision, et imparable à révéler le hors-champ subtil de l’existence.