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“Le design aura son mot à dire lorsque l'homme ira s'établir au fond de l'océan ou sur des planètes lointaines. Mais l'un et l'autre voyage dépendent pour une lourde part de l'environnement créé ici et maintenant. Lorsque des jeunes gens sont plus capables de construire un casino sur la planète Mars que de décrire les conditions de vie dans une ferme du Sud des Appa- laches, c'est que quelque chose ne tourne pas rond. Et quand on leur en apprend plus sur la pression atmosphérique dans le Mindanao Deep que sur la pollution atmosphérique au-dessus de Detroit, on leur ment.”
Au début un peu dur à aborder tant l'auteur semble partir dans tous les sens et proposer une foule d'idées sans barrières, ce livre propose une vision très forte du design, extrêmement importante même après tant d'années.
Il remet au centre le rôle de généraliste et de multi-disciplinarité du designer ainsi que de l'impact de nos choix et décisions bien au delà des projets sur lesquels nous travaillons. J'y ai trouvé une sagesse et une énergie incroyable ainsi qu'un regard posé sur la société qui reste tristement d'actualité (l'auteur avait beaucoup d'espoirs qui ne se sont malheureusement toujours pas réalisé actuellement).
Je terminerai en laissant la parole à l'auteur :
“Le design, s'il veut assumer ses responsabilités écologiques et sociales, doit être révolutionnaire et radical (au sens strictement étymologique). Il doit revendiquer pour lui-même le « principe du moindre effort » de la nature: un minimum d'inventaire pour un maximum de catalogue, ou encore faire le plus avec le moins. Cela implique que nous consommions moins, que nous fassions durer les choses plus longtemps, que nous recyclions les matériaux et probablement que nous cessions de gâcher du papier pour imprimer des livres tels que celui-ci.”