La phénoménologie s'est avancée sur la scène scientifique, en 1900, sous la forme de recherches sur des problèmes immédiatement accessibles , très modestes et peu appréciés . Telle est du moins la présentation que Husserl fait, en 1913, de sa propre tentative. Qu'en contraste avec la modestie de cette entrée en matière, la phénoménologie se soit arrogée presque simultanément le titre de (seule) science (absolument) rigoureuse, il y a là moins matière à paradoxe ou à scandale bien qu'avec constance et sobriété Husserl n'y ait jamais répugné qu'à enquête. Quant à la scientificité, refusant de se laisser (ou de vouloir) impressionner par des colonnes de formules ou autres accessoires (tableaux, graphiques, instruments, dispositifs expérimentaux, modèles, etc.), le phénoménologue ne s'autorise que le simple et libre usage d'exemples. C'est que loin de représenter un procédé artificiel et accessoire, l'exemple est, pour la phénoménologie, en tant qu'intuitive et eidétique, la méthode expérimentale par excellence c'est-à-dire également la source fondatrice de sa conceptualité et de sa discursivité. Une telle position est-elle tenable ? Oui, à condition, de tenir compte du basculement que l'exemple subit dans son statut et de la dislocation de son concept traditionnel. Comment est-ce possible ? Grâce à une modification globale dans l'attitude théorique naturelle et corrélativement une modification globale du champ de donation correspondant. De là à l'hypothèse que l'exemple nous renseigne sur la co-implication de la réduction eidétique et de la réduction phénoménologique, il n'y a qu'un pas et c'est celui auquel se risque ce travail.
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