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Après Ainsi va le jeune loup de sang, j'ai ressorti de mes étagères un autre roman de Christophe Donner qui m'attendait depuis plusieurs années : L'empire de la morale. Sur la quatrième de couverture, on peut lire ceci :
Un jeune adolescent surdoué, habité par une hallucination qui fait de lui un handicapé de la vie auquel tout contact physique est interdit, est interné dans une institution spécialisée. Enfin libéré, il part avec son père à Saint-Tropez avant de revenir vers Paris où il s'affranchit progressivement de ses démons.
Comment le narrateur en arrive-t-il là ? Il est le fils bâtard de Freud et de Marx, de la psychanalyse et du communisme, deux fléaux incarnés par sa mère et son père.
La religion de l'Inconscient contre celle de la Révolution ont coulé dans ses veines depuis l'enfance : c'est cette double violence exercée sur lui, ce double mensonge meurtrier du siècle, qui constituent les véritables personnages du roman.
La révolte contre la tyrannie douce d'une mère psychanalyste passe par la dénonciation de l'escroquerie du freudisme ; l'apostasie de la religion du père communiste passe par le règlement de comptes avec la légende léniniste.
De sorte que l'extrême singularité du « roman familial » touche à l'universalité du roman générationnel. Roman total où l'on trouve de la drôlerie et de la sauvagerie, de la science et de l'histoire, une théorie de la morale et une certain pratique de la fiction ...