Location:Nantes, France
1,429 Books
See allFeatured Prompt
2,773 booksWhen you think back on every book you've ever read, what are some of your favorites? These can be from any time of your life – books that resonated with you as a kid, ones that shaped your personal...
Les trois premiers volumes de Heartstopper nous plongeaient dans une romance très mignonne entre deux adolescents anglais, entouré de leurs adorables amis. Ce quatrième volume poursuit sur cette lancée tout en approfondissant le propos. Autour de l'histoire d'amour toujours très mignonne entre Charlie et Nick, Alice Oseman nous propose également, et surtout, un récit sur la santé mentale, à travers les troubles du comportement alimentaire de Charlie. Nous assistons au difficile chemin emprunté par Charlie pour trouver de l'aide et essayer d'aller mieux, lentement, pas à pas. Nous suivons également Nick qui tente d'aider son petit ami mais se retrouve souvent impuissant malgré tout l'amour qu'il éprouve pour Charlie.
J'ai bien aimé le message porté par l'autrice dans ce quatrième volume : l'amour ne suffit pas à guérir face à des problèmes de santé mentale, il faut être entouré de sa famille, de ses amis, et de professionnels. C'est un long chemin semé d'embuches, pas toujours à sens unique, et qui prend du temps.
Je suis un lecteur honteux, aujourd'hui.
Je n'ai pas réussi à terminer ce livre.
Il s'agit pourtant du témoignage de Philippe Lançon, à la fois victime et survivant de l'attaque de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015.
Les premiers chapitres ont été éprouvants, pour ce qu'ils racontent. Les suivants l'ont été mais pour une raison différente : je me suis ennuyé, tout en culpabilisant de l'être face à ce témoignage d'un homme blessé, touché au corps et au coeur par un attentat qui lui a enlevé des amis, des collègues, et dans lequel il a failli perdre lui-même la vie.
C'est presque impossible de critiquer un tel livre, surtout pour en dire “du mal”. Je n'ai pas envie d'en dire du mal, simplement faire part de mon ressenti après en avoir lu plus d'un tiers. Malgré un début tragiquement prometteur, j'ai fini par comprendre que ce livre n'était pas pour moi, que je ne serais pas emporté par les mots de Philippe Lançon, pourtant probablement salvateurs pour lui.
J'aurais aimé aimer ce livre et en dire autant de bien que certains lecteurs dont j'ai vu des chroniques très élogieuses, même si elles ne cachaient pas la douleur de la lecture. J'ai renoncé, j'en ai honte, mais j'aurais sans doute plus honte encore si j'avais fait semblant d'avoir terminé et aimé ce livre si particulier.
Le troisième volume de Heartstopper poursuit les aventures de Charlie, Nick et leurs amis, cette fois à l’occasion d’un voyage scolaire à Paris. C’est toujours aussi mignon, touchant, avec par ailleurs un vrai regard sur des sujets parfois durs mais abordés avec délicatesse. J’aime toujours autant, et je sais déjà que je lirai avec plaisir le prochain volume quand il sortira.
Un livre inclassable : ce n'est pas un roman historique, ce n'est même pas une fiction, c'est un texte de non-fiction mais dans lequel l'auteur mêle habilement des personnalités historiques réelles et des personnages de fiction. Il les met en scène dans des situations de la vie quotidienne ou des événements historiques ré-imaginés mais richement documentés, comme en témoignent les longues pages de note à la fin de l'ouvrage. Le format, qui même fiction et style romanesque, peut sembler étrange au premier abord mais j'ai finalement trouvé que cela était parfaitement adapté au propos.
L'objet du livre est clair : nous raconter cette période, entre la fin des années 1950 et celle des années 1960, où l'URSS a failli réussir son pari de proposer un modèle capable de surpasser le capitalisme et de le battre à son propre jeu : la performance économique. L'industrie et la technologie soviétiques étaient alors à leur sommet. La conquête spatiale, avec le satellite Sputnik et le cosmonaute Gargarine, en était sans doute la plus belle vitrine. Pourtant, dès les années 1980, le constat fut accablant : les promesses de prospérité pour tous n'avaient pas été tenues, le rêve communiste était déjà mort, à défaut d'être enterré. Il faudra attendre le tournant des années 1980 et 1990 pour que l'URSS s'effondre pour de bon.
L'auteur nous raconte ce pari et tente de dénouer les causes de cet échec. Lourdeur de la bureaucratie ? Incompétence des apparatchiks ? Erreurs stratégiques de dirigeants plus soucieux de leur maintien au pouvoir que du bien commun ? Corruption à tous les étages ? Recherche de la stabilité à tout prix, au point de ne plus prendre de risque, de ne plus oser changer ce qui ne marche visiblement pas ?
A la fin du récit, on se demande encore si le pari pouvait être gagné, si quelques décisions par-ci par-là auraient pu faire dévier le cours de l'histoire. Le modèle soviétique était-il vicié dès le début, dès la prise de pouvoir de Lénine puis de Staline ? Etait-ce déjà trop tard dans les années 1950 ? Etait-ce possible ? Je n'ai pas la réponse, mais ce livre a l'avantage de nous interroger sur cette possibilité, ou cette impossibilité. On en ressort à la fois navré de ce qui fut et mélancolique de ce qui aurait pu être.
J'avais ce livre dans ma pile à lire numérique depuis plusieurs mois et je suis content de l'avoir gardé pour une période de congés où j'ai eu le temps de le lire tranquillement, à tête reposée.
Le propos est dense, parfois ardu, toujours très riche. Le sous-titre, plus que le titre, décrit parfaitement l'ambition de l'auteur : décrire, en s'appuyant sur des sources, la naissance et l'avènement du libéralisme autoritaire.
Je ne vais pas raconter ici tout le livre, mais je vais essayer d'en résumer les grandes lignes en décrivant les thèmes abordés.
L'auteur part du constat fait par les penseurs libéraux dans les années 1970 : après les Trente Glorieuses et le triomphe de l'Etat-providence, les mouvements civiques, écologiques et sociaux montrent que la démocratie devient un danger pour le capitalisme. Grégoire Chamayou va alors décrire dans six chapitres thématiques la riposte idéologique et pratique opérée par les néolibéraux :
1. Les travailleurs indociles : indisciplines ouvrières, ressources humaines, insécurité sociale, guerre aux syndicats
2. Révolution managériale : une crise théologique, managérialisme éthique, discipliner les managers, catallarchie
3. Attaque sur la libre entreprise : le siège du gouvernement privé, la bataille des idées, comment réagir, l'entreprise n'existe pas, théories policières de la firme
4. Un monde de contestataires : contre-activisme d'entreprise, production de l'idéologie dominante, management des problèmes, parties prenantes
5. Nouvelles régulations : soft law, coûts/bénéfices, critique de l'écologie politique, responsabiliser
6. L'Etat ingouvernable : crise de gouvernabilité des démocraties, Hayek au Chili, aux sources du libéralisme autoritaire, détrôner la politique, micropolitique de la privatisation
Dans la conclusion, l'auteur achève sa démonstration en montrant comment l'expression libéralisme autoritaire n'est pas un oxymore mais au contraire un pléonasme : pour s'imposer à la société, la libéralisme économique doit s'appuyer sur un Etat autoritaire dont le rôle dans l'économie doit se limiter à donner au marché les moyens de fonctionner, un Etat qui doit ainsi être fort avec les faibles mais rester faible avec les forts.
Je l'ai dit, c'est un livre très dense, les citations sont nombreuses, mais le propos de Grégoire Chamayou reste toujours limpide. La démonstration est terriblement efficace, même si, c'est l'écueil de ce genre d'essai, je me doute qu'il ne convaincra que des convaincus. J'en sors à la fois conforté dans mes idées, enrichi par une réflexion parfaitement ciselée, et je l'avoue, un peu déprimé par la situation décrite. Même si la conclusion essaye d'ouvrir des perspectives de contre-lutte, autour de l'autogestion.