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The Soviet Union was founded on a fairytale. It was built on 20th-century magic called 'the planned economy', which was going to gush forth an abundance of good things that the penny-pinching lands of capitalism could never match. And just for a little while, in the heady years of the late fifties, the magic seemed to be working. Red Plenty is about that moment in history, and how it came and went away; about the brief era when, under the rash leadership of Nikita Khrushchev, the Soviet Union looked forward to a future of rich communists and envious capitalists, when Moscow would out-glitter Manhattan, every Lada would be better engineered than a Porsche and sputniks would lead the way to the stars. It's about the scientists who did their best to make the dream come true, to give the tyranny its happy ending.
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Un livre inclassable : ce n'est pas un roman historique, ce n'est même pas une fiction, c'est un texte de non-fiction mais dans lequel l'auteur mêle habilement des personnalités historiques réelles et des personnages de fiction. Il les met en scène dans des situations de la vie quotidienne ou des événements historiques ré-imaginés mais richement documentés, comme en témoignent les longues pages de note à la fin de l'ouvrage. Le format, qui même fiction et style romanesque, peut sembler étrange au premier abord mais j'ai finalement trouvé que cela était parfaitement adapté au propos.
L'objet du livre est clair : nous raconter cette période, entre la fin des années 1950 et celle des années 1960, où l'URSS a failli réussir son pari de proposer un modèle capable de surpasser le capitalisme et de le battre à son propre jeu : la performance économique. L'industrie et la technologie soviétiques étaient alors à leur sommet. La conquête spatiale, avec le satellite Sputnik et le cosmonaute Gargarine, en était sans doute la plus belle vitrine. Pourtant, dès les années 1980, le constat fut accablant : les promesses de prospérité pour tous n'avaient pas été tenues, le rêve communiste était déjà mort, à défaut d'être enterré. Il faudra attendre le tournant des années 1980 et 1990 pour que l'URSS s'effondre pour de bon.
L'auteur nous raconte ce pari et tente de dénouer les causes de cet échec. Lourdeur de la bureaucratie ? Incompétence des apparatchiks ? Erreurs stratégiques de dirigeants plus soucieux de leur maintien au pouvoir que du bien commun ? Corruption à tous les étages ? Recherche de la stabilité à tout prix, au point de ne plus prendre de risque, de ne plus oser changer ce qui ne marche visiblement pas ?
A la fin du récit, on se demande encore si le pari pouvait être gagné, si quelques décisions par-ci par-là auraient pu faire dévier le cours de l'histoire. Le modèle soviétique était-il vicié dès le début, dès la prise de pouvoir de Lénine puis de Staline ? Etait-ce déjà trop tard dans les années 1950 ? Etait-ce possible ? Je n'ai pas la réponse, mais ce livre a l'avantage de nous interroger sur cette possibilité, ou cette impossibilité. On en ressort à la fois navré de ce qui fut et mélancolique de ce qui aurait pu être.