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Le roman de l'emprise. Le roman de l'injustice des sentiments. Le roman de l'amour qui s'enfuit.« L'amour, le seul, l'unique, celui dont on n'oubliera jamais le nom, porte les stigmates de nos plus terribles douleurs. » Attention : Ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains ! Rose est une femme libre, indépendante, torturée, traumatisée, elle s'est construit une carapace de survie. Elle fuit l'amour par peur de l'attachement. Elle est perverse, passionnée, cyclique, addict au sexe et à l'alcool mondain. Mais ce soir-là, dans un bar, elle tombe amoureuse d'un être qui lui ressemble, peut être un peu trop. Tout en lui la repousse et pourtant... Lui, c'est Alex, un artiste paumé, un je-m'en-foutiste tout aussi névrosé qu'elle. Rose va vivre cette passion destructrice où Alex la guide, la commande, la déconstruit, la fabrique, la façonne... Rose n'écoute pas la bête qui rugit en elle et qui lui dit « fuis ». Son corps, son sexe deviennent chaque jour plus douloureux, mais elle tient, par amour pour cet homme qui la dévore chaque jour un peu plus... Puis vient la douleur du déchirement. Alors, elle va essayer de noyer ses maux dans la seule addiction qui lui permet d'échapper à la douleur : le sexe.
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Pour une sortie de zone de confort, c'est très réussi. Cette lecture m'a totalement dépaysé. Je vous préviens, par contre, cette oeuvre n'est pas pour tout le monde. L'écriture est très crue et les thèmes très durs. Il mériterait un avertissement en grosse lettre sur la page couverture (c'est drôle comme certains ouvrages portent cette marque alors qu'ils ne les méritent pas et que celle-ci ne la porte pas alors qu'elle lui irait parfaitement).
Ceci étant dit, j'ai absolument adoré. La seule critique négative que je pourrais porter à ce roman est l'utilisation de phrases très courtes. Pour le reste, c'est une oeuvre d'art comme aucune autre.
Le passé de Rose nous est révélé dès le début et c'est tant mieux, car de là va découler sa descente aux enfers. Et quelle descente ! Elle va commencer le processus (délibéré) de déconstruction extrême. Elle va totalement se démolir pour se permettre de se reconstruire. Dans la première partie du livre, elle est accompagnée dans cette destruction, mais dans la deuxième partie elle est laissée à elle-même et là, attention, la descente est rapide et sans merci.
Ce roman m'a fait beaucoup pensé à Fight Club, mais au lieu d'utiliser les batailles extrêmes comme outils de destruction, c'est le sexe qui est utilisé.
Cette lecture m'a été très difficile par moment. Certaines scènes m'ont littéralement dégoûté, alors que d'autres m'ont excité au plus haut point. Ne vous méprisez pas, ce livre n'est pas un livre érotique comme les autres, ce n'est pas une oeuvre masturbatoire (quoi que parfois...). C'est plutôt une oeuvre littéraire profonde qui utilise l'érotisme, le sexe, la débauche comme outils de communication.
Certaines critiques sont très dures avec cette oeuvre pour les scènes avec le père de Rose. Je ne spoilerai personne en disant que Rose a vécu une relation incestueuse avec son père dès un très jeune âge. Le problème vient du fait que malgré son jeune âge (7 ans) elle aimait ça, elle désirait sexuellement son père. Je sais, je sais, impossible me direz-vous, inconcevable, dégueulasse! Mais rien n'empêche que ce soit précisément ce fait qui explique l'ampleur de sa descente aux enfers. Elle ne peut se considérer telle une victime (dans sa tête du moins) de son père puisqu'elle le désirait. Elle est donc prise avec ce conflit émotionnel qu'elle n'est pas en mesure de gérer.
Ce roman traite de la laideur des émotions, de la douleur de l'amour et de la haine viscérale que porte Rose (l'auteur?!?) pour la normalité, l'ordinaire, le drabe.
Si un jour la pudeur de notre société et de nos institutions laisse place à la liberté intellectuelle et à l'ouverture d'esprit, cette oeuvre sera certainement le sujet d'études littéraires pour les générations à venir.