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"A surreal and shockingly original debut novel set in a dystopian world shaped by language--literally. Vanja, a government worker, leaves her home city of Essre for the austere, wintry colony of Amatka on a research assignment. It takes some adjusting: people act differently in Amatka, and citizens are monitored for signs of subversion. Intending to stay just a short while, Vanja finds herself falling in love with her housemate, Nina, and decides to stick around. But when she stumbles on evidence of a growing threat to the colony and a cover-up by its administration, she begins an investigation that puts her at tremendous risk. In Karin Tidbeck's dystopic imagining, language has the power to shape reality. Unless objects, buildings, and the surrounding landscape are repeatedly named, and named properly, everything will fall apart. Trapped in the repressive colony, Vanja dreams of using language to break free, but her individualism may well threaten the very fabric of reality. Amatka is a beguiling and wholly original novel about freedom, love, and artistic creation by an idiosyncratic new voice"--
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Amatka est un roman de l'écrivaine suédoise Katrin Tidbeck, traduit en français par Luvan pour La Volte, un éditeur dont j'apprécie souvent les publications et que j'ai découvert à travers celles d'Alain Damasio.
Un roman déroutant qui se présente presque comme une fable, mais une fable politique dans une ambiance étrange.
Le roman met en scène une femme prénommée Vanja, enquêtrice pour une compagnie de produits d'hygiène et qui vient mener une étude de marché à Amatka, une cité que la quatrième de couverture présente fort justement comme « une austère colonie antarctique aux ambiances post-soviétiques ». Vanja rencontre les habitants d'Amatka, sympathise avec certains, s'intègre peu à peu à la vie de la cité, et s'interroge progressivement sur la société dans laquelle elle vit, sur ses règles, ses non-dits voire ses secrets.
Comme je le disais en introduction, l'ambiance est étrange mais prenante, avec une bureaucratie qui vire à l'absurde et des objets qu'il faut marquer par des étiquettes ou nommer à haute voix régulièrement pour qu'ils gardent leur forme et éviter qu'ils ne se désagrègent en une crème pâteuse désagréable. On pense parfois à 1984 de George Orwell, pour la satire de la société moderne et ses aspects dystopiques.
Le récit est parfois lent, cependant à la fin de chaque chapitre j'ai eu envie de découvrir la suite. Il n'y a pas de grandes scènes d'action qui viennent bouleverser le récit mais plutôt une lente progression dans un mouvement qui semble presque inéluctable.
La conclusion m'a peut-être laissé sur ma faim, mais l'ensemble du livre est plaisant à lire et donne à réfléchir. Sans atteindre évidemment le sublime des oeuvres de Ursula K. Le Guin mais dans la lignée de ses romans comme The Left Hand of Darkness ou The Dispossessed, Katrin Tidbeck nous offre un bon roman d'anticipation, de la SF où les sciences mises en action sont plus les sciences sociales que les sciences dures.
Words are dangerous
they give people ideas
then the melting starts.