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Château de femmes est la traduction en français du roman The Women in the Castle de l'auteur(e) américaine Jessica Shattuck. La version originale a été publiée en mars 2017 et la traduction dans notre langue, signée Laurence Kiefé et proposée par la maison d'édition JC Lattès, vient tout juste de sortir. J'ai eu la chance de découvrir ce roman en service de presse par l'intermédiaire de la plateforme NetGalley.
Je parle de chance car, sans ménager le suspense, j'ai beaucoup aimé ce roman. Il faut dire qu'il avait tout pour me plaire, à commencer par son résumé :
La Seconde Guerre mondiale vient de s'achever et, dans un château de Bavière en ruines qui accueillait autrefois la haute société allemande, on suit l'histoire puissante de ces trois veuves de résistants allemands dont la vie et le destin s'entrecroisent.
Au milieu des cendres de la défaite de l'Allemagne nazie, dans l'immédiat après-guerre, Marianne von Lingenfels revient dans le château, autrefois grandiose, des ancêtres de son époux, une imposante forteresse de pierre désormais à l'abandon. Veuve d'un résistant pendu à la suite de l'assassinat raté de Hitler, le 20 juillet 1944, Marianne a bien l'intention de tenir la promesse faite aux courageux conspirateurs dont son mari faisait partie : retrouver et protéger leurs enfants et leurs femmes, devenues comme elle des veuves de résistants.
En rassemblant cette famille de bric et de broc, Marianne croit que les chagrins partagés vont les souder. Mais elle s'aperçoit rapidement que ce monde en noir et blanc, plein de principes est devenu infiniment plus complexe et alourdi de sombres secrets qui menacent de les déchirer. Ces trois femmes se retrouvent finalement confrontées aux choix qui ont défini leurs vies avant, pendant et après la guerre, avec de nouveaux défis à relever.
J'ai été idiot. J'ai été égoïste. J'ai parfois agi en ayant à cœur mes propres intérêts et ceux de notre pays. Mais j'ai toujours pensé que notre avenir en tant qu'individus se fondait dans celui de l'Allemagne. Si moi, en tant qu'être humain, je n'agis pas contre Hitler, alors, je ne peux plus me regarder en face. Si nous, Allemands, n'abattons pas notre propre démon, il ne sera jamais exorcisé.
— Je ne sais pas, répond Ania. J'ai fait ce que je croyais bien. Mais je suis mal placée pour en juger.
— Ah ! dit Marianne. Comme toute notre génération, pas vrai ?
Chaque question a sa réponse et, d'après son expérience, on n'a pas toujours envie de ces réponses-là. Puisqu'elle s'occupe de jardins, elle sait que, quand on retourne une pierre, on trouve dessous des vers et des insectes. Parfois même un serpent. Et, puisqu'elle est allemande, elle sait que si on commence à piocher dans une boîte à chaussures remplie de photographies, on trouve des uniformes nazis, des swastikas et des enfants le bras levé pour saluer, Heil Hitler.