La guerre des intelligences
La guerre des intelligences
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L'intelligence artificielle peut elle dépasser les humains, et comment l'éducation doit faire sa révolution. Depuis la parution en 2011 de son premier essai La mort de la mort, comment la technomédecine va bouleverser l'humanité, Laurent Alexandre s'est révélé comme l'un des plus visionnaires analystes des révolutions technologiques. Il s'attaque aujourd'hui à l'Intelligence artificielle (IA) et aux vertigineuses mutations qu'elle va déclencher dans nos modes de vie, et en particulier dans notre conception de l'éducation. D'un côté, l'IA progresse bien plus vite que tous les pronostics avancés : la rapidité d'apprentissage de l'IA est multipliée par 100 chaque année. Il faut trente ans pour former un ingénieur ou un radiologue, quelques heures pour éduquer une IA ! De l'autre, une école qui n'a pas évolué depuis 250 ans qui forme aux métiers d'hier et qui n'a pas intégré le bouleversement inévitable que l'IA va provoquer sur le marché du travail. Comment faire pour que nos cerveaux biologiques résistent à l'IA et restent complémentaires ? Comment nos enfants pourront-ils rester compétitifs face à l'IA ? Comment l'éducation, non totalement darwinienne, trouvera-t-elle sa place à côté des cerveaux de silicium boostés par les moyens presque infinis des GAFA et autres géants américains et chinois ? Quels scénarios l'Humanité devra-t-elle choisir ? Faut-il accepter le vertige transhumaniste qui nous "upgrade" biologiquement mais nous maintient Homme ? Fusionner avec l'IA en devenant des cyborgs ? Interdire ou limiter puissamment l'IA ? C'est à cette réflexion fondamentale et passionnante que Laurent Alexandre nous invite.
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L'intelligence artificielle est un de mes sujets favoris, remplis de questions, d'interrogations, ouvrant des pans énormes du futur que pourtant nous appréhendons pas encore du tout, rejetant ce débat sur un futur hypothétique alors que les changements sont déjà en train de se produire sous nos yeux et s'accélèrent à une vitesse vertigineuse. Décrire l'apport de ce livre dans cet immense sujet est extrêmement complexe, mais je pense que Laurent Alexandre a réussi haut la main à affronter l'épineux sujet de(s) intelligence(s) artificielle(s), ce que nous pourrions retirer de cette technologie mais aussi les écueils qui se posent.
A travers cette montée de l'Intelligence Artificielle se dessine aussi une critique sans concessions de notre système éducatif trop longtemps sous perfusion à travers des méthodes inefficaces et des discussions houleuses qui n'ont au final que peu d'intérêt pour les apprenants. L'éducation de demain, et même celle d'aujourd'hui, doit être réinventée de fond en comble, s'adapter à l'élève à un niveau extrêmement profond si l'on veut pouvoir créer un avenir où nous trouverons tous et toutes une complémentarité avec l'I.A..
Malheureusement l'I.A. est un débat que notre classe politique se refuse encore à avoir, par paresse, désintérêt voir technophobie classique, alors qu'elle commence déjà à faire des ravages qui ne pourront que devenir plus profonds avec le temps. Il devient impératif de prendre ce débat à bras le corps avant que nous ne soyons totalement dépassés par les bouleversements qui s'annoncent. De même, comme Laurent Alexandre l'indique, il est plus que temps que l'Europe se donne les moyens de concurrencer les GAFAs plutôt que de continuer à geindre ou de ne faire que légiférer, si nous ne voulons pas nous retrouver citoyens de seconde zone dans un monde dominé par les GAFAS et leurs équivalents chinois. Nous ne pourrons arrêter cette vague, tout au plus pourrons nous la contenir, il est donc impératif d'avoir des hommes comment Laurent Alexandre pour porter ce débat sur le devant de la scène et provoquer les questionnements nécessaires pour repenser notre société en profondeur.
“Apprendre à coder n'est pas inutile, mais n'oubliez pas que bientôt le code sera écrit par des algorithmes : pisser du code informatique n'est pas un métier d'avenir. Il faut apprendre à décoder le monde plus qu'à coder des programmes informatiques. Vous êtes déjà des encyclopédies technologiques, tentez de devenir des “honnêtes hommes”.”