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Ce livre m'attendait sur mon bureau mais j'ai attendu un long moment avant de le lire. J'en ressors avec le sentiment d'avoir lu un très grand livre qui va marquer pour longtemps.
La Mort est mon métier constituent les mémoires fictives de Rudolf Höss, renommé Rudolf Lang dans ce roman, commandant du camp de concentration d'Auschwitz et un des artisans-clefs de l'extermination des juifs par l'Allemagne nazie.
Ce roman retrace la vie de ce personnage de 1913, alors qu'il a n'a alors que 12-13 ans jusqu'à sa mort après la chute du Troisième Reich. On y découvre un individu sinistre, qui ne semble pas éprouver de sentiments, qui se laisse guider sans sa vie par les choix des autres, et se présente comme incapable de prendre des décisions fortes. C'est le portrait d'un homme qui se voit comme un exécutant pour qui l'honneur, la fidélité, et l'obéissance aux ordres sont les seules valeurs essentielles. Les dernières pages du livre, quand Rudolf est interrogé par un officier américain sont passionnantes, et celui-ci s'exclame finalement que son interlocuteur est totalement déshumanisé. Le court récit du procès en Pologne est également effarant, notamment quand l'ancien commandant du camp d'Auschwitz qualifie son travail “d'ennuyeux”.
Je suis incapable de juger la véracité de ce portrait, mais cette description de la personnalité de Rudolf Höss permet de prolonger la réflexion sur les causes et les conditions dans lesquelles un peuple a pu mettre en oeuvre un projet aussi inhumain que l'Holocauste. C'est un sujet qui m'intéresse beaucoup et sur lesquels d'autres romans m'avaient déjà aidé à réfléchir. Je n'ai pas d'opinion définitive sur le sujet et je ne sais pas si j'y parviendrai un jour.
C'et quoi qu'il en soit une lecture passionnante et enrichissante dont je me souviendrai longtemps.