La violence est d’abord celle que subissent les textes dans le processus d’écriture utilisé par Nanni Balestrini ; textes d’origines diverses, souvent des coupures de presse relatant les mêmes faits avec des mots et des points de vue différents, parfois des œuvres littéraires, d’où il extrait des tronçons de phrases ; la recomposition qu’il en fait tient du tissage, par la réapparition du fil à intervalles dans la texture ; mais il s’agit d’un tissage irrégulier, ou souvent se croisent des fils d’origines très éloignées, et les rencontres fortuites – apparemment fortuites – engendrent des ruptures de sens et des sens nouveaux. Violence faite à la langue comme métaphore de la violence vécue au quotidien ou en situation de crise ? Sans doute, cela est plus que jamais évident dans cette œuvre où sont présentes violence existentielle de la maladie et de la mort, violence prédatrice de la guerre, violence sociale des insupportables inégalités de condition et de l’exploitation du travail, violence réactionnelle de la rébellion individuelle ou de groupe et violence de la répression.
Nanni Balestrini est né à Milan en 1935. Membre du groupe des poètes d’avant-garde I Novissimi, il est parmi les fondateurs, en 1963, du Gruppo 63. Il travaille dans l’édition – comme directeur littéraire chez l’éditeur milanais Feltrinelli de 1962 à 1972 – et aussi pour le cinéma et la télévision. Il a dirigé les mensuels culturels Quindici et Alfabeta. Plusieurs de ses romans ont été traduits en français : Tristan (Le Seuil, 1972), Nous voulons tout (Le Seuil, 1973, rééd 2009, Entremonde), Les invisibles (P.O.L., 1992), L’Éditeur (P.O.L., 1995).
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