Les Justes. Pièce en cinq actes
Les Justes. Pièce en cinq actes
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Je connais mal l'oeuvre d'Albert Camus. Je n'ai pas encore lu ni L'Etranger, ni La Peste, qui me semblent être ses deux oeuvres les plus connues, ou en tout cas celles qui me viennent naturellement en tête quand je pense à Camus.
Ma première lecture d'Albert Camus a donc été Les Justes, une pièce de théâtre montée pour la première fois à Paris en 1949. J'en avais entendu parler dans les sources bibliographiques de l'excellente bande dessinéeMort au Tsar qui traitait des mêmes événements.
En février 1905, à Moscou, un groupe de terroristes, appartenant au parti socialiste révolutionnaire, organisait un attentat à la bombe contre le grand-duc Serge, oncle du tsar. Cet attentat et les circonstances singulières qui l'ont précédé et suivi font le sujet des Justes. Si extraordinaires que puissent paraître, en effet, certaines des situations de cette pièce, elles sont pourtant historiques. Ceci ne veut pas dire, on le verra d'ailleurs, que Les Justes soient une pièce historique. Mais tous les personnages ont réellement existé et se sont conduits comme je le dis. J'ai seulement tâché à rendre vraisemblable ce qui était déjà vrai... La haine qui pesait sur ces âmes exceptionnelles comme une intolérable souffrance est devenue un système confortable. Raison de plus pour évoquer ces grandes ombres, leur juste révolte, leur fraternité difficile, les efforts démesurés qu'elles firent pour se mettre en accord avec le meurtre – et pour dire ainsi où est notre fidélité.
Et puis, nous tuons pour bâtir un monde où plus jamais personne ne tuera ! Nous acceptons d'être criminels pour que la terre se couvre enfin d'innocents.
Une idée peut tuer un grand-duc, mais elle arrive difficilement à tuer des enfants. Voilà ce que vous avez découvert. Alors, une question se pose : si l'idée n'arrive pas à tuer les enfants, mérite-t-elle qu'on tue un grand-duc ?