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J'aurais du mal à dire quel est mon roman préféré de Victor Hugo, mais L'homme qui rit serait assurément sur le podium, si ce n'est sur la première marche de celui-ci.
Victor Hugo nous plonge dans l'Angleterre de la fin du XVIIe siècle, dominée par une aristocratie qui peut faire et défaire les rois selon des critères religieux ou par pur intérêt, quand l'un ne cache pas l'autre. Il nous mène à la rencontre d'une troupe étrange de saltimbanques attachants, jusqu'à la chambre des lords et ses sombres intrigues de cour.
L'homme qui rit du titre, c'est Gwynplaine, enfant de dix ans au début du roman, abandonné sur le côte par un groupe d'hommes qui fuit l'Angleterre en bateau. L'enfant est défiguré, son visage marqué par un sourire permanent tracé au couteau, tel un Joker avant l'heure. Errant à la recherche d'un refuge, Gwynplaine découvre le cadavre d'une femme morte de froid, au sein de laquelle est encore accrochée sa toute jeune fille. L'enfant sauve le bébé d'une mort certaine, et ils sont tous deux recueillis par Ursus, vagabond, saltimbanque et philosophe, accompagné de son fidèle loup Homo.
La suite nous raconte la destinée incroyable de Gwynplaine et son entourage. Adulte, alors qu'il monte sur scène chaque soir avec le troupe de théâtre menée par Ursus, Gwynplaine va rencontrer son passé, son destin, et un monde dont il ignorait tout.
Comme d'habitude avec Victor Hugo, les personnages sont fouillés, le récit riche et dense, entrecoupé de réflexions personnelles de l'auteur-narrateur. Ici, il en profite nous dresser un portrait de l'Angleterre aristocratique, présentée comme un prélude aux grandes révolutions du XIXe siècle.
Avec L'homme qui rit, Victor Hugo signait une fois de plus un grand roman, une oeuvre riche et complexe, entre drame historique et roman philosophique, à la fois passionnant dans son premier aspect et enrichissant dans le second.