Paris-Briançon

J'ai eu un peur en lisant les premières pages de ce nouveau roman de Philippe Besson : le style me semblait convenu, les personnages m'apparaissaient un peu trop comme des stéréotypes, et le texte enchainait un peu les lieux communs. Ce n'était pas mauvais, disons que c'était tangent, à la limite, et que cela pouvait basculer facilement du bon au médiocre.

Heureusement, la suite m'a rassuré. Le récit s'emballe, le style, avec ses qualités et ses maladresses, reste celui auquel Philippe Besson nous a habitué depuis plus de vingt ans maintenant. Les personnages gagnent en épaisseur, on s'attache même à certains d'entre eux.

Ce n'est sans doute pas le meilleur roman de Philippe Besson, dont je trouve que l'écriture a tendance à s'essouffler et à se répéter depuis quelques années, mais c'est tout de même un livre réussi, qui se lit rapidement et avec un certain plaisir.

Un nouveau livre de Philippe Besson qui m'aura fait pleurer à chaudes larmes. On est pris dans la découverte de ces personnages, conscient que quelque chose se trame, que quelque chose de terrible va se produire dont on ne devine pas l'ampleur. Au fil des pages on s'attache à chacun d'entre eux, à leurs histoires, leurs trajectoires particulières, on découvre leur fragilité et leurs doutes, en venant presque à oublier l'annonce précoce de cette catastrophe imminente.

J'avais un peu perdu Besson de vue depuis quelques livres, celui-ci me ramène à tout ce que j'aime chez cet auteur. Cette justesse des mots, cette façon magique de peindre les gens et ces mots si beaux.

“Abandonner le territoire de son effroi ne signifie pas s'en affranchir.”