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Ce livre m'a semblé en réalité constitué de deux romans en un. Il se compose en effet de deux histoires différentes, sans qu'il y ait de lien évident entre les deux.
Dans le premier récit, le plus long puisqu'il constitue bien les deux premiers tiers du livre, nous suivons une Première Guerre Mondiale alternative où Dracula, après avoir été exilé de Londres à la fin du premier roman de la série, a pris la tête des armées allemandes et autrichiennes. Nous sommes en 1918, le conflit touche à sa fin, sans qu'on sache de quel côté les dominos vont tomber. La Russie bolchévique se retire du conflit, permettant aux troupes germano-autrichiennes de se rassembler sur le front de l'Ouest pour une grande offensive qui doit décider l'issue de la guerre contre la France, l'Angleterre et les Etats-Unis récemment engagés dans le conflit. Les aviateurs de l'Entente et de l'Alliance sont en quelque sorte les “stars” de la guerre, des héros célébrés dans la presse. Parmi eux, le célèbre Baron Rouge allemand, qui donne son nom au titre du roman.
Le deuxième récit est totalement différent : il se déroule en 1923 à l'occasion d'une rencontre entre des Anciens, des vampires multi-centenaires, qui veulent désigner leur nouveau “leader” après la disgrâce de Dracula. Rien ne se passe comme prévu, un des invités est assassiné et nous suivons donc une enquête policière parmi les vampires.
Je l'ai dit : les deux parties du roman sont très différentes, dans leur thématique et dans leur ton. La première partie est saisissante dans sa description et sa dénonciation des horreurs de la guerre, où meurent des millions d'anonymes pour satisfaire l'appétit des grands de ce monde, ici vampires, simple humains dans la réalité. La deuxième partie propose un ton plus léger, en particulier les chapitres où s'expriment Lydia, jeune adolescente fan de vampires comme on peut l'être de ses chanteurs ou acteurs préférés, et qui rêve de rencontrer son prince-vampire charmant. Cela apporte une touche humoristique et un second degré qui n'est pas désagréable après un premier récit plus lourd.
L'ensemble est donc étonnant dans sa construction mais j'ai beaucoup aimé lire ce livre. Il aurait pu être découpé en deux romans distincts, mais cela ne m'a pas empêché de l'apprécier. Comme dans le premier volume, les références et hommages à la culture populaire sont innombrables et sont d'ailleurs citées dans de longues pages d'annotations à la fin du livre.