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En cette rentrée littéraire 2020, j'enchaine les histoires de famille. Après le deuil d'un père après le suicide de son fils dans [b:Louis veut partir 53885453 Louis veut partir David Fortems https://i.gr-assets.com/images/S/compressed.photo.goodreads.com/books/1591554649l/53885453.SY75.jpg 84223845], et la rupture entre un père et son fils dans [b:Ce qu'il faut de nuit 54449804 Ce qu'il faut de nuit Laurent Petitmangin https://i.gr-assets.com/images/S/compressed.photo.goodreads.com/books/1594282451l/54449804.SY75.jpg 84972572], le dernier en date parmi les lectures traite du sujet des violences conjugales et de la maltraitance.Pierre, le narrateur, est l'aîné des six enfants d'un couple de la haute bourgeoisie versaillaise, une famille catholique tendance dure. Pierre et ses frères et soeurs subissent la violence physique et psychologique de leurs parents, de leur tante, et de leur grand-mère. L'ordre doit régner à tout prix dans cette famille en apparence “bien comme il faut”, les enfants doivent le respect à leurs ainés et sont élevés pour suivre la voie tracée pour eux : école privée, lycée prestigieux, classe préparatoire, école de commerce, dans un modèle de reproduction sociale où l'entre-soi est aussi efficace pour ceux qui le pratiquent que nauséabond dans son existence.Pierre grandit, devient adulte, trouve l'amour avec Maud, mais il reproduit avec elle les violences subies pendant son enfance. Les enfants battus deviennent des adultes qui battent leurs conjoints et leurs enfants, parait-il.Le roman est très bien écrit et sonde parfaitement les coeurs et les âmes de ses personnages, en particulier de Pierre, le narrateur. Celui qui pourrait passer pour le salaud de service, le mari qui bat sa femme, devient un personnage humain. Cela pourra peut-être choquer certains, qui y verront une façon d'excuser les violences conjugales, mais j'ai trouvé au contraire que le narrateur, et à travers lui l'auteur, ne cherche pas d'excuses : il comprend d'où vient sa violence, mais ne s'en sert pas d'excuse. Il assume, et c'est me semble-t-il, fait avec brio par l'auteur.C'est donc encore une lecture réussie pour cette rentrée littéraire 2020, qui pourrait me réconcilier avec la littérature française récente.