Un double roman sympathique mais décevant par l'auteur de la saga des Princes d'Ambre.
Un roman sous forme d'enquête sur un inconnu. C'est sympathique, mais Fabrice Humbert est capable de bien mieux, comme il l'avait prouvé dans L'Origine de la violence.
C'est presque un stéréotype de certains romans français : ça se lit vite et bien, mais on n'en garde aucun souvenir quelques années plus tard.
La Part de l'autre est un roman étonnant par son audace et sa construction. Le récit débute par l'annonce des résultats du concours d'entrée à l'Ecole des Beaux-Arts de Vienne en 1908. Dans un cas, Adolf Hitler est recalé, comme il le fut dans la réalité. Dans l'autre cas, il est admis. Le récit devient alors double : d'un côté, on suit la vie du véritable Adolf Hitler de notre tragique Histoire ; de l'autre, nous assistons à celle imaginée par l'auteur d'un alter-ego simplement nommé Adolf H. dans ses études puis sa carrière de peintre.
C'est un roman très audacieux, parfois dérangeant, mais qui fait mouche car il interroge sur ce qui constitue l'humanité et la monstrosité. La fin, avec son approche très personnelle par l'auteur, est parfaite.
Je vais tout de suite le dire : The Iron Dream est un drôle de livre, une oeuvre étrange et parfois dérangeante. Il s'agit d'un roman publié en 1972, qui se déroule dans une univers fictif, dans laquelle l'Allemagne est devenue communiste en 1930 et où le Parti national-socialiste est resté confidentiel. Dans cet univers uchronique, Adolf Hitler a émigré aux Etats-Unis où il a eu une carrière d'illustrateur et d'auteur de science-fiction. Il aurait remporté le prix Hugo à titre posthume en 1954 avec son oeuvre majeure, Lord of the Swastika.
C'est ce roman dans le roman qui constitue le coeur du livre. Il s'agit d'un récit post-apocalyptique dans lequel un homme surpuissant et prédestiné prend le pouvoir et unifie sa nation pour purifier l'humanité et détruire les hordes de mutants manipulés par d'ignobles “Dominators” de l'Empire Zind. Evidemment, les similitudes avec la montée en force et l'arrivée au pouvoir des nazis en Allemagne puis les politiques raciales du Troisième Reich sont présentes à chaque page, je ne citerai pas ici tous les exemples.
Le roman dans le roman, Lord of the Swastika est long et parfois pénible à lire. Une fois passés les premiers clins d'oeil à la sombre Histoire, on tombe dans une surenchère, certes réaliste, mais dérangeante. La violence gratuite et les thèses antisémites sont omniprésentes, rendant la lecture vraiment difficile, même en comprenant l'intention de l'auteur.
A ce stade, j'étais partagé sur ce “roman”. Puis j'ai lu la post-face, elle aussi fictive, présentée comme une étude du roman Lord of the Swastika, par un universitaire vivant dans le même monde uchronique que celui dans lequel Adolf Hitler a publié ce pseudo-roman. Et là, c'est clairement jouissif de second degré et en même temps très éclairant et instructif sur ce que Norman Spinrad a voulu faire de cette oeuvre. Je vais me contenter de citer deux extraits, qui résument parfaitement le propos de l'auteur et le ton si particulier qu'il utilise pour faire passer son message :
Pour commencer, ce morceau si ironique sur la littérature de science-fiction :
The literature of science fiction abounds with stories of all-powerful phallic supermen, alien creatures rendered as fecal surrogates, penile totems, vaginal castration symbols (such as the monster with the many sucking mouths filled with razor-sharp teeth in Swastika), subliminally homoerotic or even pederastic relationships, and the like. While a few of the better writers in the field make sparing and judicious use of such elements on a conscious level, most of this material bubbles up from the subconscious into the work of writers writing on a purely superficial surface level.
No doubt many of Hitler's readers must find it tempting to imagine what the emergence of a leader like Feric Jaggar could mean to America. Our great industrial resources would be channeled into producing armed forces the equal of anything on earth, our population would be galvanized into a state of patriotic resolve, our moral qualms would be held in abeyance for the duration of our life-or-death struggle with the Greater Soviet Union. Of course, such a man could gain power only in the extravagant fancies of a pathological science fiction novel. For Feric Jaggar is essentially a monster: a narcissistic psychopath with paranoid obsessions. His total self- assurance and certainty is based on a total lack of introspective self-knowledge. In a sense, such a human being would be all surface and no interior. He would be able to manipulate the surface of social reality by projecting his own pathologies upon it, but he would never be able to share in the inner communion of interpersonal relationships. Such a creature could give a nation the iron leadership and sense of certainty to face a mortal crisis, but at what cost? Led by the likes of a Feric Jaggar, we might gain the world at the cost of our souls. No, although the specter of world Communist domination may cause the simpleminded to wish for a leader modeled on the hero of Lord of the Swastika, in an absolute sense we are fortunate that a monster like Feric Jaggar will forever remain confined to the pages of science fantasy, the fever dream of a neurotic science fiction writer named Adolf Hitler.
J'ai déjà expliqué ici la façon dont j'évite généralement les auteurs de best-sellers et leurs ouvrages que l'on voit fleurir au gré des saisons dans les transports en commun, comme des phénomènes inéluctables qui poussent tous les lecteurs à choisir ce livre à cette période. J'ai aussi raconté que Delphine de Vigan a longtemps fait partie à mes yeux de cette catégorie d'auteurs à la mode que je devais fuir comme la peste, et comment j'ai su mettre de côté mes aprioris pour lire son court roman Les Loyautés dont je l'avais vu parler joliment dans un entretien à la télévision. J'avais alors découvert avec surprise une plume plaisante qui savait peindre avec délicatesse les affres de l'esprit humain.
Après cette découverte, j'avais consulté brièvement la bibliographie de Delphine de Vigan et j'avais retenu quelques romans qui pourraient m'y intéresser. J'ai laissé passer quelques semaines pour d'autres lectures, et j'ai finalement commencé ce qui est peut-être son plus grand succès : Rien ne s'oppose à la nuit, un récit consacré à sa mère, atteinte d'un trouble mental bipolaire.
Ce livre se présente comme un roman, il en a d'ailleurs la forme, mais c'est aussi un récit hybride, entre biographie de la mère et autobiographie lorsque l'auteur y parle de l'écriture du livre lui-même, ou relate certains événements passés avec ses yeux. On touche à l'auto-fiction, à la manière d'un Lionel Duroy dont Delphine de Vigan parle d'ailleurs à deux reprises dans son récit.
La mère, Lucile, est le personnage principal du récit, autour de laquelle gravitent ses parents, ses nombreux frères et soeurs, les fantômes de quelques disparus, puis les conjoints, les enfants puis les petits-enfants de toute cette tribu. C'est une histoire familiale que Delphine de Vigan nous présente, et à travers cette histoire, elle cherche les causes de la maladie de sa mère, dont le suicide a déclenché l'écriture de ce livre.
C'est un très beau livre, avec des personnages marquants, vivants, avec leurs failles et leur part d'ombre. C'est un récit qui sonne juste sur le trouble mental, mais aussi sur le processus d'écriture, sur les liens familiaux, sur le secret et le silence, sur la perte d'êtres chers et l'impact qu'ils peuvent avoir sur ceux qui leur survivent. C'est un livre empreint d'émotion d'autant plus forte qu'elle reste retenue, comme prisonnière entre les lignes, entre les mots de Delphine de Vigan. Un grand livre, assurément.
The Plot Against America, traduit en français sous le titre Le complot contre l'Amérique, est un livre mémorable, un très grand roman de Philip Roth publié en 2004
Ce roman se présente comme le récit autobiographique d'un jeune garçon juif dans l'Amérique du début des années 1940. Le récit diverge de l'Histoire quand Charles Linbergh, isolationniste et antisémite notoire, remporte la nomination du Parti Républicain et défait à la surprise générale le président sortant Roosevelt lors l'élection présidentielle de 1940.
Charles Lindbergh jouit d'une double aura : c'est un héros encore jeune de l'aviation américaine, et le kidnapping et la mort tragique de son fils, alors âgé de moins de deux ans, dans une affaire qui avait passionné et choqué l'opinion publique en 1932 a fait de lui un père-martyr. Il semble ainsi le candidat républicain idéal pour empêcher Roosevelt, affaibli par la maladie et déjà aux commandes du pays depuis deux mandats, de remporter un troisième mandant consécutif. Linbergh prône ouvertement une position isolationniste des Etats-Unis dans la Seconde Guerre Mondiale et accuse Roosevelt d'être sous l'influence de la communauté juive et de vouloir engager la nation américaine dans une guerre qui ne la concerne pas.
Dans notre Histoire réelle, Charles Linbergh était réellement connu pour ses positions antisémites, ses accointances avec le régime nazi - il a reçu dans les années 1930 des mains de Goering en personne une décoration, qu'il a refusé de rendre par la suite - ainsi que pour son engagement au sein d'America First, un mouvement politique isolationniste. Linbergh a même démissionné de l'US Air Force pour protester contre la politique internationale du président Roosevelt, avant de rentrer dans le rang après l'attaque de Pearl Harbor par le Japon et l'entrée en guerre des Etats-Unis.
Dans le roman, le mandat présidentiel de Linbergh fait progressivement sombrer le pays dans une atmosphère étouffante, où les juifs sont soupçonnés de comploter contre les « vrais » Américains et deviennent la cible de politiques raciales inspirées de celles du régime nazi en Allemagne. Philip Roth, à travers son récit semi-autobiographique, nous plonge dans le quotidien d'une famille juive du New Jersey qui voit son quartier, sa ville et son pays se transformer en cauchemar vivant. Je ne vais pas raconter toute l'intrigue, mais c'est un récit à la fois réaliste et terrifiant qui interroge sur ce qui sépare nos démocraties des dictatures fascistes qui ont ravagé l'Europe au milieu de XXème siècle.
Le tour de force de ce roman, c'est d'ailleurs son réalisme. En le lisant, je me suis vraiment dit que cette Histoire alternative racontée par Philip Roth est crédible, que cela aurait pu se dérouler ainsi. Linbergh fait un candidat plausible face à Roosevelt en 1940 et sa victoire semble logique dans une Amérique qui ne veut pas verser le sang de ses soldats en se se mêlant des affaires de la vieille Europe. Pour Linbergh et ses partisans dans le roman, Hitler et les nazis apparaissent un rempart face à la menace soviétique, et on sait que ces thèses ont circulé aux Etats-Unis à l'époque, bien qu'elles soient restées minoritaires.
Publié en 2004, ce roman a connu une seconde vie bien mérité après la victoire surprise de Donald Trump lors de l'élection présidentielle américaine en 2016. Le parallèle est troublant entre la campagne populiste, démagogique et outrancière à l'égard de certaines minorités, menée par Trump et celle de Lindbergh décrite dans le roman. Cela donne une saveur supplémentaire à ce livre, un arrière-goût amer qui à défaut d'être agréable a l'avantage d'éveiller nos sens et notre esprit.
Je ne suis pas sûr de garder beaucoup de souvenirs de ce roman qui m'a plutôt ennuyé. Une déception.
Un roman d'anticipation assez étonnant mais passionnant qui relate la vie bouleversée d'une famille américaine lorsque les Etats-Unis se déclarent en faillite. Très intéressant !
En littérature, il y a parfois d'heureuses surprises, des hasards qui nous mènent à des découvertes inattendues. Ce roman en est le parfait exemple. Je ne connaissais pas l'auteur, mais la couverture et la résumé m'ont tapé dans l'oeil :
Les murs mangés par la vigne vierge, les fenêtres grandes ouvertes, Manneville est une maison de famille, celle qui abrite le jeune Bruce Dehaut, ses sœurs, de joyeux cousins, et puis des adultes occupés à profiter de l'été en lisant le journal ou en préparant des pastis-grenadine. La vie serait simple à Manneville, mais Bruce doit partir. L'Angleterre l'attend : Oxford, les études, un début de vie adulte. Là-bas, Bruce fera la rencontre d'Alex, un grand roux à la veste de tweed beige, qui fume des cigarettes en jouant au jacquet. Bruce n'avait pas prévu ça. L'amour, l'éblouissement. Et l'impossibilité d'une vie partagée.Devenu journaliste, il sillonnera le monde, des îles Féroé au Mozambique, en quête de vérité, en quête de lui-même, pris dans un mouvement permanent. Mais Bruce l'apprendra, l'attente aussi est une façon d'aimer.
J'ai eu l'occasion de découvrir la version française de ce roman en avant-première, la sortie officielle étant prévue début juin. C'est par l'intermédiaire de la plate-forme NetGalley.fr que l'éditeur m'a offert la version Kindle de ce livre. Je l'ai lu cette semaine, en quelques jours, le roman étant assez court.
Avant de commencer ma lecture, je ne savais pas vraiment quoi penser du résumé :
Michael et Lizzie, deux New-Yorkais respectivement écrivain et journaliste, partent pour une semaine en Italie avec Finn et sa femme Taylor accompagnés de Snow, leur fille de dix ans surprotégée et surangoissée. Lizzie l'a décidé, ils iront d'abord à Rome puis à Syracuse, sur la côte sicilienne.Tout sépare les deux couples – milieu social, idées politiques et passions –, mais le décor idyllique fait de bons vins, de gelati et de ciel bleu devrait être celui de vacances paradisiaques. Pourtant, même loin de chez eux, les secrets du passé et les infidélités du présent refont surface. Lizzie et Finn, qui ont eu une histoire des années auparavant, flirtent à nouveau ; Michael, quant à lui, cherche le courage de dire à Lizzie qu'il veut la quitter afin de vivre au grand jour sa relation avec Kath, une jeune serveuse.Dans un paysage inondé de soleil, les journées s'égrènent lentement. Entre désaccords et reproches, les deux couples sont mis à l'épreuve et, déjà fragilisés par le temps, se fissurent davantage. Dans une ambiance de plus en plus délétère, les mensonges sont mis au jour. Et la jeune Snow, plongée au cœur de ce quatuor dissonant, devient malgré elle le catalyseur d'un drame inévitable.
Je ne savais pas vraiment quoi attendre ce roman traduit du finnois et publié en français par Fayard. Le résumé m'avait en tout cas suffisamment intrigué pour me donner envie de le lire :
Baltimore, 2014. Le laboratoire de recherches en neurosciences du professeur Joe Cheyefski est saccagé par des défenseurs de la cause animale. Peu après, Joe apprend que les menaces qui pèsent sur lui et sur sa famille sont liées au fils qu'il a eu avec sa première épouse, devenu militant extrémiste, qu'il n'a pas revu depuis qu'il a quitté la Finlande deux décennies plus tôt en abandonnant femme et enfant.Joe s'inquiète également pour sa fille, Rebecca. Une grande entreprise l'a choisie pour être son porte-étendard au lycée : en échange de vêtements, de maquillage et d'accessoires, Rebecca doit promouvoir les produits de cette compagnie auprès de ses camarades, notamment une drogue contre l'anxiété sociale, Altius. Elle se voit aussi remettre un engin hyperconnecté relié directement à ses neurones, l'iAm, qui capte toutes ses données 24 h/24 et oriente ses choix, ses goûts, ses activités.Joe découvre bientôt que la multinationale qui se trouve derrière tout ça a infiltré différents secteurs de la société, et que ses propres recherches ne sont peut-être pas pour rien dans son malheur.
La plateforme NetGalley.fr, au-delà du fait qu'elle donne l'occasion de lire des romans proposés gracieusement par les éditeurs, m'aura également permis de découvrir des auteurs que je ne connaissais pas du tout. C'est encore le cas cette fois avec Pierre J. B. Benichou et ce roman au résumé prometteur :
3 janvier 1991. Quartier de haute sécurité d'un pénitencier de Floride. Condamné à la peine capitale, Will Birdy a passé quinze ans de sa vie en prison. Coupable de plus de cent crimes atroces contre des jeunes femmes, le tueur n'a plus qu'une peur : que l'enfer soit sa prochaine destination. Il lui reste une nuit en compagnie d'un prêtre pour exorciser les forces qui le dominent, expier, et comprendre qui il était vraiment. À l'aube, à moins d'une grâce de dernière minute, il sera exécuté sur la chaise électrique. Des années plus tôt, à des milliers de kilomètres de là, un physicien soviétique est condamné par erreur, humilié, torturé et envoyé au goulag dans les pires conditions, sans savoir ce qu'il est advenu de sa famille. À bord du train qui l'entraîne dans les ténèbres de l'injustice et de l'oubli, cet expert en physique quantique, respecté par les plus grands scientifiques de son époque, s'ouvre à d'étranges secrets grâce à sa rencontre avec un vieux kabbaliste sur le point de rendre son dernier souffle. Deux destins que rien ne semble lier, se croisent à contre courant dans les couloirs du temps ... L'un victime et l'autre bourreau, ils finiront par entrevoir que l'enfer est sur terre et que chacun est son propre démon.
Je continue à lire et à vous parler ici des livres que j'ai eu l'occasion de découvrir par l'intermédiaire de la plateforme NetGalley.fr. Il s'agit cette fois d'un roman de Catherine Grive, un auteur que je ne connaissais pas du tout, mais dont le résumé m'avait attiré :
En mai 1930, un paquebot quitte New York avec, à son bord, un groupe de mères et d'épouses qui vont se recueillir pour la première fois sur la tombe de leur fils, de leur mari.Reste le chagrin est le récit de cette traversée, le premier pèlerinage des Gold Star Mothers. Ces femmes très différentes vont devoir partager leurs souvenirs, mesurer l'impact du temps sur leur douleur. Réfléchir. Quinze ans après, il n'est plus question d'honorer, de célébrer, de déplorer, mais de comprendre.Catherine Troake est l'une de ces femmes. Son fils Alan - inspiré par la figure d'Alan Seeger, jeune poète épris de liberté - s'est engagé à dix-huit ans et est mort les premiers jours de la guerre. Catherine n'a jamais compris, jamais accepté, jamais pardonné : à elle-même, à ce fils, à ceux qui l'ont laissé s'engager. Sa colère, sa solitude ne sont pas celles des autres femmes, elle se tient à l'écart, comme elle s'est tenue à l'écart de ceux qu elle aimait toutes ces années, comme elle s'est tenue à l écart de la vérité. Mais sur le bateau, dans ce huit clos, elle ne peut maintenir cette distance : en elle quelque chose doit se briser, céder. Elle a déjà fait ce voyage New York-Cherbourg, mais c'était un autre temps et elle était une autre femme : son fils était vivant et elle voulait lui faire découvrir Paris : les deux traversées se superposent, les deux vies, l'amour le plus fou et la douleur.
Autant le dire tout de suite : j'ai beaucoup ri en lisant ce livre. Plus encore que je m'y attendais après avoir lu le résumé :
Avec leurs indécisions et leurs marottes, les vieux garçons avaient mauvaise presse. Même jeunes, ils ont déjà l'air démodé, précocement usé, inadapté. N'est-il pas temps de les réhabiliter ?Le héros, François de Rupignac, né en 1984, est du bois dont on fait les célibataires endurcis : entre son grand-père (vénérable général chauve et bondissant), sa grand-mère (duchesse farfelue à langue de vipère) et son oncle Albert (moustachu mélancolique qui vit seul dans son manoir, entouré de têtes de cerfs), François traverse son enfance en dehors des clous contemporains. Avec des modèles pareils, il est mal parti pour s'insérer.En pension, il rencontre Pierre, sorte d'anarchiste mystique, cultivé et plus remonté qu'un coucou. Ensemble, ils se rêvent conspirateurs, nouveaux frondeurs, et imaginent le mouvement qu'ils lanceront tous les deux : le Club des vieux garçons, société secrète qui se réunit une fois par mois au sous-sol du très chic Jockey Club. Il fonctionne un peu comme les fraternités monastiques, rassemble toute une faune de résistants drolatiques qui font voeu de pauvreté et de chasteté, refusant le travail et le couple. « Abstiens-toi ! » est leur mot d'ordre.Peu à peu, les membres de ce club se muent en activistes, bizutant banquiers gloutons, créateurs de mode prétentieux, artistes contemporains surcotés, mauvais écrivains, etc. Mais pourront-ils maintenir ad vitam cet écart ? La jeunesse n'estelle pas condamnée à passer ? Les têtes de cerfs ne doivent-elles pas un jour céder leur place à l'amour ? C'est tout l'enjeu de ce livre qui, satirique par endroits, est aussi un roman d'initiation ...
Je ne connaissais pas du tout Anthony Marra, l'auteur de ce roman dont le résumé m'a intrigué :
Commençant dans les tunnels sous Leningrad pour se conclure dans les confins du système solaire, le Tsar de l'Amour et de la Techno parcourt un siècle d'Histoire, tout un continent, et dépeint une galerie de personnages dont le destin est lié par un obscur tableau du XIXe siècle. Dans les années 1930, un peintre inconnu est enrôlé par la censure soviétique pour effacer les dissidents figurant sur les images officielles et les œuvres d'art – dont son frère. Quand arrive sur son bureau un ancien tableau représentant une datcha sur une colline, il commence à peindre son frère sur toutes les images qu'il doit falsifier. Cette décision a des répercussions pendant des décennies, influant sur les vies de nombreuses personnes : une ballerine du Kirov et sa petite fille ; une restauratrice de tableau aveugle ; un ancien trafiquant de drogue ; un veuf qui a vu, pour la dernière fois, sa femme et son fils dans cette datcha ; un soldat prisonnier dans le puits derrière la maison, qui a dans sa poche une cassette contenant les derniers messages que lui ont adressé sa famille.J'ai été rapidement tenté par ce livre dont le résumé proposait de parcourir un siècle d'Histoire de la Russie à travers des personnages dont on a du mal à voir le lien qui les pourra les unir dans le récit.
J'ai découvert Tim Murphy et son roman « L'immeuble Christodora » grâce à la plateforme NetGalley.fr qui propose aux professionnels (bibliothécaires, libraires, etc.) et aux « rédacteurs » (journalistes, blogueurs) de découvrir gratuitement des livres pour les faire découvrir à leurs clients (pour les professionnels) ou leurs lecteurs (pour les journalistes et blogueurs). C'est ce qui explique que j'ai lu ce roman en français alors que j'ai plutôt l'habitude de lire les romans anglophones en langue originale.
Le résumé du roman par l'éditeur était prometteur :
Un roman kaléidoscopique qui retrace la vie d'un certain New York, de l'anarchie des années sida aux hipsters de demain.New York. Milly et Jared, couple aisé animé d'ambitions artistiques, habite l'immeuble Christodora, vieux building de Greenwich Village. Les habitants du Christodora mènent une vie de bohèmes bien loin de l'embourgeoisement qui guette peu à peu le quartier. Leur voisin, Hector, vit seul. Personnage complexe, ce junkie homosexuel portoricain n'est plus que l'ombre du militant flamboyant qu'il a été dans les années quatre-vingt.Mateo, le fils adoptif de Milly et Jared, est choyé par ses parents qui voient en lui un artiste. Mais le jeune homme, en plein questionnement sur ses origines, se rebelle contre ses parents et la bourgeoisie blanche qu'ils représentent.Milly, Jared, Hector et Mateo, autant de vies profondément liées d'une manière que personne n'aurait pu prévoir. Dans cette ville en constante évolution, les existences de demain sont hantées par le poids du passé.
Une vie à t'écrire est un roman de Julia Montejo, paru en 2015 dans sa version originale en langue espagnole sous le titre Lo que tango que concarte. La traduction française par Catarina Salazar vient d'être publiée aux éditions Les Escales.
Alors que l'auteur(e) m'était totalement inconnue, que la couverture et le titre me laissaient indifférent, le résumé m'a tout de suite intrigué :
Un soir, sur une plage du Pays basque espagnol, un écrivain en mal d'inspiration rencontre Amaia, une jeune femme mystérieuse. Elle est persuadée d'avoir déjà vécu au XVIIe siècle et d'avoir alors traversé les océans pour gagner l'Islande où les Basques partaient chasser la baleine. Au péril de sa vie, à une époque où les femmes n'avaient d'autres choix que l'obéissance et le silence, elle a su conquérir son indépendance et sa liberté. Là-bas, elle a rencontré Erik, son amour éternel, dont le souvenir ne cesse de la hanter. Amaia est-elle folle à lier ? C'est ce que commence par croire Asier avant d'être emporté par la force de son histoire. Envoûté, le jeune homme transforme le récit de cette étrange et attirante muse en roman. Le souffle des mots l'habite enfin. Est-ce seulement un roman qui s'écrit ou une histoire est-elle en train de naître entre ces deux âmes solitaires ?
Il y a des livres où on entre lentement, progressivement, et d'autres où on est happé dès les premières pages. Dark fait clairement partie de cette deuxième catégorie, en tout cas pour moi. Le premier chapitre, court mais efficace, m'a pris aux tripes. Il donne le ton d'un roman qui va voguer au fil des pages entre roman d'apprentissage et récit de la formation d'un écrivain.
Le résumé proposé par l'éditeur dévoile une bonne partie de l'intrigue, mais je crois que ce n'est pas l'histoire elle-même qui fait l'intérêt de ce roman, mais la façon dont cette histoire est racontée :
Un vieil écrivain se souvient. Plus encore, il essaie de se remémorer comment il est devenu romancier. Alors lui revient en mémoire l'image du jeune homme qu'il a été, à Buenos Aires, dans les années 50 : un lycéen qui rêve d'échapper au milieu bourgeois et conservateur de ses parents. Un soir il s'aventure dans un bar où se produit une star vieillissante du tango, et quand un inconnu l'aborde, il n'hésite pas alors à se présenter sous une fausse identité. Il sera donc Victor pour Andrés, mais ce mensonge n'empêche pas ce dernier d'attendre le futur écrivain devant son lycée deux jours après leur première rencontre. Une étrange relation se tisse entre eux.Andrés est plus âgé que Victor, il ne semble pas exercer de profession précise, seulement prendre du plaisir à emmener son jeune protégé dans des lieux insolites, lui présenter le monde interlope de la capitale argentine et lui acheter des jeans et des blousons, vêtements interdits par les parents de Victor. Une attraction qui ne dit pas son nom lie les deux hommes, et Victor est sous le charme obscur d'Andrés, jusqu'à ce que cette relation faite de non-dits et de secrets prenne brutalement fin lors d'un accident de voiture.
Je me méfie toujours des livres annoncés comme “le roman événement” ou comme “un véritable phénomène d'édition”. Publié initialement en langue anglaise en 2014, la traduction française de ce roman est parue au début de cette année. Habituellement, j'aurais plutôt été tenté de le lire en langue originale, mais la version française m'a été offerte par l'éditeur par l'intermédiaire de la plateforme Netgalley.fr, je me suis donc résolu à le lire en français.
Je ne connaissais absolument E.O. Chirovici, l'auteur roumain de ce livre. Il est apparemment un spécialiste des polars dans son pays, et Jeux de Miroirs est son premier roman écrit directement en anglais, sous le titre The Book of Mirrors. Je crois que le titre original me plait plus que sa version française, car il colle mieux à l'intrigue du roman :
Un agent littéraire, Peter Katz, reçoit un manuscrit intitulé Jeux de miroirs qui l'intrigue immédiatement. En effet, l'un des personnages n'est autre que le professeur Wieder, ponte de la psychologie cognitive, brutalement assassiné à la fin des années quatre-vingt et dont le meurtre ne fut jamais élucidé. Se pourrait-il que ce roman contienne des révélations sur cette affaire qui avait tenu en haleine les États-Unis ?Persuadé d'avoir entre les mains un futur best-seller qui dévoilera enfin la clef de l'intrigue, l'agent tente d'en savoir plus. Mais l'auteur du manuscrit est décédé et le texte inachevé. Qu'à cela ne tienne, Katz embauche un journaliste d'investigation pour écrire la suite du livre. Mais, de souvenirs en faux-semblants, celui-ci va se retrouver pris au piège d'un maelström de fausses pistes. Et si la vérité n'était qu'une histoire parmi d'autres ?
Je dois d'abord préciser que mon exemplaire (en version Kindle) de ce livre m'a été offert par l'éditeur par l'intermédiaire de NetGalley.fr, une plateforme qui propose de mettre en relation des éditeurs et des lecteurs dits “professionnels” (libraires, bibliothécaires, journalistes, blogueurs, etc.). L'intérêt pour le lecteur est évidemment de découvrir des livres en avant-première ou en tout cas parus récemment, et pour l'éditeur d'espérer la promotion à faible coût de ses parutions. Ceci étant dit, mon avis sur ce livre, et sur d'autres que j'aurais l'occasion de découvrir de la même façon, restera totalement objectif. Je ne suis nullement engagé auprès de l'éditeur à dire du bien du livre.
Je connais Hélène Risser, l'auteur(e) de ce roman, depuis maintenant pas mal d'années. Je l'avais découverte comme chroniqueuse dans “Arrêts sur Images”, l'émission de Daniel Schneidermann, à l'époque où elle était diffusée chaque dimanche midi sur France 5. Je l'ai ensuite revue dans “Déshabillons-les”, une émission de décryptage de la communication politique sur Public Sénat. Je ne connaissais par contre pas encore la romancière Hélène Risser, mais c'est avec curiosité que j'ai commencé à lire ce roman, son troisième à ce jour.
L'éditeur présente ce roman par ces quelques phrases :
Fascinée par la responsable politique Noémie Leblond, une journaliste décide de mener l'enquête. Un subtil double portrait de femmes tout en échos qui interroge la place des femmes dans la société. Rien ne semble pouvoir arrêter l'ascension politique de Noémie Leblond. Femme dans un monde d'hommes, elle domine toutes les situations – ambition, séduction, pouvoir, maternité. En pleine course pour la présidentielle, une journaliste se met à enquêter sur cet intrigant animal politique. Envahie peu à peu par une fascination qui dépasse largement les jeux et enjeux de pouvoir, elle est conduite à explorer ses propres fragilités, jusqu'à l'enfance. Jusqu'où ira-t-elle pour mener à bien cette expérience ?Un double portrait de femmes tout en subtils échos.
Je dois d'abord préciser que ce livre m'a été envoyé “gracieusement” (en “service de presse” comme on dit dans le métier) par l'éditeur en version numérique (Kindle pour être précis) ; ceci par l'intermédiaire de NetGalley.fr, une plateforme qui propose de mettre en relation des éditeurs et des lecteurs dits « professionnels » (libraires, bibliothécaires, journalistes, blogueurs, etc.). L'intérêt pour un lecteur comme moi est évidemment de découvrir des livres en avant-première ou en tout cas parus récemment, et pour l'éditeur d'espérer la promotion à faible coût de ses parutions. Ceci étant dit, mon avis sur ce livre, et sur d'autres que j'aurais l'occasion de découvrir et de vous faire découvrir de la même façon, restera totalement objectif. Que cela soit dit : je ne suis nullement engagé auprès de l'éditeur ni me sens personnellement engagé à dire du bien du livre.
Ni partir ni rester est un roman de l'auteur brésilien Julián Fuks, que j'ai découvert à cette occasion. Publié en 2015 en portugais, il a remporté le prestigieux Prix Jabuti, que l'on peut présenter comme un équivalent brésilien du Prix Goncourt, couronnant les meilleures oeuvres en langue portugaise. Il a été traduit en français par Marine Duval et édité cette année par Grasset.
Il s'agit d'un livre semi-autobiographique, dans lequel le narrateur, alter-ego de l'auteur même s'il ne porte pas le même prénom, nous parle de sa famille et son frère en particulier. Je ne pourrais pas le raconter mieux que ne le fait le résumé proposé par l'éditeur :
Sebastián est un jeune écrivain brésilien, d'origine argentine, dont le grand-frère a été adopté par ses parents avant leur départ pour le Brésil. Suite au coup d'état de 1976 ces derniers se sont engagés dans la résistance et lorsqu'on les prévient de leur arrestation est imminente, ils doivent quitter Buenos Aires de toute urgence. Avec le bébé que leur a confié une sage-femme, ils traversent donc la frontière uruguayenne avant de s'envoler pour São Paulo. C'est là que le couple dissident, à présent exilé, donnera naissance à Sebastián et à sa sœur.
Mais un enfant ne naît pas pour soulager. Il naît et en naissant existe d'être lui-même soulagé. Un enfant ne pleure pas pour créer chez les autres la possibilité d'un sourire. Il pleure pour qu'on le prenne dans ses bras, qu'on le protège et qu'on taise par ses caresses la vulnérabilité implacable qui le tourmente si tôt déjà.
Quand il n'est plus resté une goutte de lait, quand les ongles minuscules du petit ont commencé à griffer ses doigts, quand les yeux bleus de l'un ont supplié les yeux bleus de l'autre, si semblables qu'on ne pouvait plus dire quels yeux étaient à qui, il a su enfin que cet être était intime, il a su enfin que ce fils était le sien.
Est-ce que chaque cicatrice est un signe ? Je me demande involontairement. Est-ce que toute cicatrice est un signe ? Je me demande malgré moi. Toute cicatrice est un cri, ou le souvenir d'un cri, un cri tu dans le temps ? Je l'ai vue tant de fois, je la reconnais si facilement, mais je ne sais pas ce qu'elle crie, ni ce qu'elle tait, cette cicatrice.
Buenos aires, dont nous nous sentions tous bannis tant qu'on nous empêchait d'y retourner - même si certains d'entre nous, ma soeur et moi, n'avions même pas posé les pieds sur ses trottoirs. Peut-on hériter d'un exil ? Serions-nous, nous les enfants, expatriés au même titre que nos parents ? Devrions-nous nous considérer comme des Argentins privés de notre pays, de notre patrie ? La persécution politique serait-elle aussi soumise aux règles de l'hérédité ?
Jamais je ne voudrais tenir une arme dans mes mains. Le dire est déjà une action, le dire constitue déjà une histoire politique.
Préambule habituel dans le cas d'un livre reçu en “service de presse” (ça me fait toujours bizarre d'écrire cela du haut de mon modeste statut d'auteur d'un blog aux statistiques de visites encore plus modestes) :
Je dois d'abord préciser que ce livre m'a été envoyé « gracieusement » en version numérique par l'intermédiaire de Simplement.pro. Il s'agit d'une plateforme qui propose de mettre en relation des lecteurs-chroniqueurs (blogueurs, youtubeurs littéraires et autres influenceurs de tout poil) et des auteurs ou éditeurs. D'après ce que j'ai pu voir après une petite semaine de présence sur cette plateforme, il s'agit principalement d'auteurs auto-édités ou de petits éditeurs indépendants voire confidentiels. Cela n'est pas un problème en soi, il est toujours possible de dénicher une pépite qui n'a pas encore été repérée par les grandes maisons d'édition, et j'aime l'idée d'aider des auteurs peu connus à avoir des retours de lecteurs et éventuellement faire connaître leurs oeuvres.
Dans le cas qui nous occupe aujourd'hui, j'ai été contacté directement par l'auteur sur le site sus-cité (ça en jette dit comme ça, n'est-ce pas ?). La Symétrie de l'Effet est le premier roman de Jules Mudhiac, le pseudonyme (il le reconnait lui-même) d'un auteur qui a fait le choix revendiqué de l'auto-édition. L'auteur ne lésine pas sur les moyens pour faire connaître son livre, notamment un site internet très joli qui fait très pro, pour ne pas dire plus réussi que certains sites professionnels. J'en parle ici car au-delà de l'échange initial avec l'auteur, le site a été mon premier contact avec le roman et j'en ai gardé une très bonne première impression.
J'ai reçu le livre dans deux formats numériques : en PDF et en ePUB. Malheureusement pas de format Kindle natif (par contre ce sera bien le cas si vous achetez ou empruntez le livre sur Amazon). J'ai pu le lire tout de même sur mon Kindle qui lit parfaitement les PDF, mais je n'ai pas pu profiter de toutes les fonctionnalités que j'ai appris à apprécier depuis des années que j'ai adopté la liseuse numérique d'Amazon : l'estimation du temps de lecture restant (sur le chapitre en cours et sur la globalité du livre), la synchronisation de la dernière page lue entre le Kindle et l'application Kindle sur mon Mac (il m'arrive de passer de l'un à l'autre selon le moment de la journée), et surtout la possibilité de surligner certains passages du texte et d'exporter les extraits ainsi choisis (je m'en sers souvent pour conserver des citations par pur plaisir personnel ou pour proposer dans mes billets ici-même des extraits que je trouve intéressants ou significatifs).
Ce long préambule contextuel et technique étant enfin terminé, j'en viens au roman lui-même. Quoi de mieux pour rentrer dans le vif du sujet que de commencer par le résumé proposé par l'auteur :
Je m'appelle Léo, je suis un parisien de 32 ans, et vous voulez que je vous dise ? Il y a encore quelque temps, je vous aurais dit que la vie que je mène me convient parfaitement. Vous pouvez demander à Romain et Lucie, mes deux meilleurs amis, ils vous le confirmeront ! Je partage tout avec eux. Il ne manquait qu'un ingrédient pour que tout soit parfait : rencontrer quelqu'un. Pourtant, aujourd'hui, rien n'est plus facile qu'une rencontre, non ? Je l'ai longtemps cru, aussi. Vous savez à quoi tient une conviction ? À trois choses : un plafond, une soutenance de thèse et un vendredi soir. Ni plus ni moins. Dubitatif ? Croyez-le ou pas, ce n'est pas grand-chose à côté de ce que je m'apprête à vous raconter. Oubliez tout, je vous emmène faire des rencontres.
Une très belle histoire avec des personnages bien écrits et attachants. Du très bon Patrick Ness, une fois de plus.